Universitat Autònoma de Barcelona. Departament de Filologia Francesa i Romànica
Depuis plus de trente ans, un espace littéraire, produit par des jeunes auteurs issus de l’immigration maghrébine, a émergé en France. Cette mouvance a fait son entrée en scène avec la publication de l’ouvrage Le Thé au Harem d’Archi Ahmed de Mehdi Charef, en 1983. Plus de vingt textes – témoignages et récits de fiction –, qui abordent des thématiques complexes comme l’identité nationale, le malaise identitaire des personnages français d’origine maghrébine, l’hybridité culturelle, le retour au pays des ancêtres, ont été connus sous l’étiquette « littérature beur ». Bien que plusieurs critiques prévoyaient la mort de cette mouvance, elle a évolué et s’est largement développée après les émeutes de 1991, 1995 et de 2005. Une nouvelle génération d’auteurs, ayant focalisé sur la marginalisation des habitants des zones périurbaines défavorisées, est aujourd’hui connue sous l’étiquette « littérature de banlieue ». Cette thèse se propose de présenter les rapports – convergences et divergences – entre ces deux courants (« littérature beur » et « littérature de banlieue »). Elle se structure autour de trois parties : la première étudie les conditions historiques et sociopolitiques des citoyens français d’origine maghrébine depuis l’immigration massive de la première génération (début des années cinquante) jusqu’à nos jours et les différentes manifestations culturelles, artistiques et surtout littéraires révélées par cette population ; la deuxième porte sur la façon dont l’identité linguistique et culturelle sont représentées dans trois ouvrages écrits par des auteurs dits « beurs » : Azouz Begag, Mehdi Charef et Ferrudja Kessas et trois ouvrages écrits par des auteurs appartenant à cette nouvelle génération dite « de banlieue » : Faïza Guène, Rachid Djaïdani et Kaoutar Harchi ; la troisième partie étudie la polyphonie, le dialogisme et l’intertextualité dans ces six ouvrages et leur réception dans le champ littéraire hexagonal.
For more than thirty years, a literary space produced by young French authors of North African origin has emerged in France. This movement made its entry into stage with the publication of Mehdi Charef’s Tea in the Harem in 1983. More than twenty texts, testimonies and fictional narratives, which address complex themes, such as: national identity, identity, malaise affecting French characters of North African origin, cultural hybridity and return to the country of ancestors have been known under the label of “beur literature”. Although several critics predicted the death of this movement, it has evolved and developed greatly after the riots of 1991, 1995 and 2005. A new generation of writers, having focused on the marginalization of people living in outskirts, is now known under the label of “literature of outskirts”. This thesis aims to present the relationships, similarities and differences, between these two streams (“beur literature” and “literature of outskirts”). It is structured around three parts : the first studies the historical and sociopolitical conditions of French citizens of North African Origin after the massive immigration of the first generation (early 1950’s) until our days and different cultural, artistic and especially literary events revealed by this population ; the second deals primarily with the way in which the linguistic and cultural identities are represented in three books written by so-called “beurs” authors: Azouz Begag, Mehdi Charef and Ferrudja Kessas and three books written by authors belonging to this new generation called “of outskirts”: Faïza Guène, Rachid Djaïdani and Kaoutar Harchi; the third part studies polyphony, dialogism and intertextuality in these six books and their reception in the hexagonal literary field.
Identitat; Identity; Identidad; Alteritat; Alterity; Alteridad; Interculturalitat; Interculturality; Interculturalidad
8 - Lingüística i literatura
Ciències Humanes